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Le blog de danne

Récits de vie, mémoire et fiction, assortis de quelques réflexions. Dans l’attente de vos remarques, et, pourquoi pas, de vos propres récits. Rendez-vous à la rubrique « commentaires ».

Vania, Vassia et la fille de Vassia

Vania, Vassia et la fille de Vassia 

Macha Méril


C’est une saga familiale qui court sur un siècle, de la révolution russe de 1917 à la période actuelle. A la révolution, les Cosaques,  ainsi que l’aristocratie russe et tous les partisans du tsar ont dû fuir le nouveau régime pour s’installer où ils pouvaient, créant de nombreuses communautés en Europe.
L’auteure, Macha Méril, est elle-même une princesse dont les parents se sont réfugiés en France, elle est  née française au Maroc en 1940, et son roman est en partie inspiré de son histoire.

Plusieurs familles de ces émigrés cosaques se sont installés dans un coin de Corrèze où ils vivent à leur façon dans le culte du tsar et des traditions orthodoxes. Ils ne rêvent que retour au pays perdu mais font souche dans ce coin perdu de France où ils vivent entre exil et intégration. Nous suivons particulièrement  le parcours de trois personnages qui vivent, chacun à sa façon, cette délicate situation. Vania et Vassia sont amis ; Vania est marié, a 2 fils. Vassia veuf, vit seul avec sa fille Sonia dont Vania est le parrain. Une grande solidarité les relie. Sonia se révèle avoir un don pour le chant et des capacités intellectuelles qui la font remarquer très vite et vont lui permettre, grâce à des appuis et à sa grande maturité, de s’intégrer jusqu’aux plus hautes sphères de la société.

A l’approche des années 40, les événements vont les obliger à faire des choix et la petite tribu d’éleveurs de chevaux va se désagréger peu à peu.
Vassia, influencé par un pope de passage, est persuadé que le système nazi va débarrasser la Russie du bolchévisme haï, qui a tué son père et obligé la famille à l’exil. Il disparaît, en confiant sa fille au parrain Vania.
Celui-ci garde le cap, s’occupe du groupe et des chevaux, mais les temps sont durs et beaucoup vont tenter leur chance ailleurs, jusqu’au moment où lui aussi doit renoncer.
Quant à Sonia, elle poursuit un parcours sans faute d’intégration grâce à ses qualités et à l’aide d’aristocrates bienveillants.

 

L’intérêt principal du roman est de nous placer tour à tour du côté de chacun des 3 protagonistes, chacun avec sa logique et les aléas de sa vie, sans jugement.
Il est aussi de nous faire découvrir l’existence de cette population de russes blancs exilés, tiraillée entre la douleur de l’exil et la nécessaire intégration dont le prototype est la fille de Vania. Celle-ci est peut-être le double autobiographique de l’auteur, qui s’est appropriée le monde du théâtre, du cinéma, de la littérature en fréquentant les plus grands.
Sonia se fait une place dans la vie politique, de Mendès France à Macron, à travers des événements si réels qu’on est étonné de ne pas la retrouver dans la vraie histoire !
Cette réussite me semble pécher par un défaut de crédibilité.
Ceci dit, un roman passionnant.
 

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